6ème jour : Trongsa - Jakar (68 km) :

La région du Bumthang regroupe un ensemble de vallées : Chhume, Choekhor, Tang et Ura situées entre 2500 et 4000 mètres d’altitude. Le Bumthang regroupe la plus grande concentration de temples et de monastères, témoignant de son importance religieuse. Chef-lieu de la région, le village de Jakar s’articule autour d’une rue principale comportant de nombreuses échoppes.

A l’entrée de la vallée Tang, Mebartsho, ‘’le lac enflammé’’, est un haut lieu de pèlerinage au Bhoutan. Pema Lingpa y découvrit deux des trésors religieux cachés par Guru Rinpoche.

Averti en songe de se rendre là où la rivière forme un lac, il aperçut dans l’eau un temple aux multiples portes dont une était ouverte. En plongeant, il atteignit une grotte avec des nombreuses boîtes et un trône sur lequel était assise une statue du Bouddha. Là, une vieille femme avec un œil lui tendit un coffre. Lorsqu’il le saisit, il se retrouva immédiatement sur le bord de la rivière. Le deuxième trésor découvert par Pema Lingpa est sûrement le plus connu. Son précédent ‘’terma’’ (trésor religieux) lui avait dit de retourner au lac. Mais ce jour-là, de nombreuses personnes septiques étaient présentes pour assister à cette découverte.

Pema Lingpa dit alors : ‘’ Si je suis un démon que je périsse sous l’eau, si je suis un véritable découvreur de trésor que j’en rapporte un maintenant avec ma lampe toujours allumée’’. Après de longues minutes, il revint avec une statue du Bouddha, un coffre et sa lampe allumée. Le lieu prit alors le nom de lac enflammé.

7ème jour : La vallée de Chokhor (Bumthang) :

Tamshing goemba, fondé en 1501 par Pema Lingpa, revêt une importance culturelle de par l’ancienneté de ses peintures dont certaines datent de la construction du temple. On y dénombre notamment plus d’un millier de représentations du Bouddha.

Le site de Kurjey, qui se compose de plusieurs temples, est un des sites les plus sacrés du Bhoutan car Guru Rinpoche y a laissé une empreinte de son corps dans un rocher lors d’une méditation (kur : le corps, jey : l’empreinte).

Le premier temple fut construit en 1652 par Mingyur Tenpa contre le rocher où Guru Rinpoche avait médité. Le temple comporte deux sanctuaires superposés. Au premier étage se trouve un sanctuaire dédié aux Bouddhas des Trois temps. A l’étage l’endroit où se trouve le rocher portant l’empreinte de Guru Rinpoche. Le temple se distingue par de nombreuses sculptures remplaçant les traditionnelles peintures murales. Le deuxième temple fut érigé en 1900 par Ugyen Wangchuck afin d’y abriter une gigantesque statue de 10 m. à l’effigie de Guru Rinpoche.

Sa Majesté la Reine Mère, Ashi Kesang Wangchuck, fit construire le troisième temple en 1984. Elle ajouta également au complexe un mur d’enceinte surmonté de 108 petits chorten.

A proximité du Kurjey lhakhang, se trouve le Zangto Pelri Lhakhang érigé par Sa Majesté la Reine Mère Ashi Kesang Wangchuck. Sa forme est calquée sur celui de Zangtopelri, le paradis de Guru Rinpoche.

Le Jampey Lhakhang aurait été bâti en 659 par le roi tibétain Songtsen Gampo le même jour que le Kyichu lhakhang de Paro. Le temple aurait été construit sur le genou gauche de la démone à soumettre. A l’intérieur du temple principal se trouve trois marches de pierre représentant les trois âges. La première marche, au niveau du sol, représente le passé, le temps du Bouddha Historique. La deuxième marche symbolise le présent et la dernière marche le nouvel âge.

Selon la croyance, lorsque la marche du présent atteindra le niveau du sol, les dieux deviendront des hommes et le monde tel que nous le connaissons prendra fin.

Après avoir fondé Trongsa, l’arrière grand-père du Shabdrung, rejoignit le Bumthang pour y construire un monastère.

Un jour, il vit un oiseau blanc s’élever d’une crête et rester immobile. Il l’interpréta comme un signe et choisi ce lieu pour construire son monastère en 1549. Ce n’est qu’une centaine années plus tard qu’un dzong y fut élevé sous l’impulsion du Shabdrung Ngawang Namgyel. De taille plus modeste, il porte le nom de Jakar Yuelay Dzong.